Rencontre avec Baptiste Sesmat, MSc in Corporate Finance & Banking
Baptiste Sesmat
« Le passage des cours en ligne n’induit pas de grands changements mais demande davantage de concentration »Baptiste Sesmat, 23 ans, a suivi le Programme Grande Ecole de l’EDHEC. En dernière année de son cursus, il termine actuellement un MSc in Corporate Finance & Banking.
Quelle organisation avez-vous adopté depuis le début de la crise ?
A l’annonce du confinement, j’ai quitté mon appartement à Nice pour retourner chez mes parents près de Nancy. Je me lève tôt pour garder le rythme et débute généralement la journée en me tenant informé de l’actualité. Je travaille ensuite sur mon projet de Master. L’échéance approche, nous devons rendre notre dossier à la fin du mois ! L’après-midi, si nous n’avons pas de cours programmés, je me consacre aux projets de groupe. Je finis la journée par un moment de détente ou de sport, j’ai la chance de vivre actuellement à la campagne.
Comment gérez-vous les travaux de groupe à distance ?
Les groupes sont très différents donc nous fonctionnons au cas par cas. Je trouve malgré tout qu’il est moins facile de garder une cohérence d’ensemble quand on ne peut pas se rencontrer pour discuter de l’avancement des projets. Échanges de mails, vidéoconférence... nous communiquons différemment en fonction des groupes, d’autant que nous devons aussi composer avec le décalage horaire lorsque certains étudiants sont à l’étranger.
Quelle est votre expérience de l’enseignement online ?
La dernière partie du semestre est plus particulièrement dédiée aux électifs. Pour l’un d’entre eux, nous avons participé à un Business Game, qui était heureusement planifié 2 semaines avant le confinement. J’ai également choisi un électif en programmation informatique. Une spécialité pour laquelle les cours en ligne ne posent aucun problème ! Mais il me reste aussi des cours plus classiques. Il m’est arrivé de suivre une session live où nous étions plus de 200 étudiants connectés sur la plateforme en ligne. Cela se passe plutôt bien ! Un système de « chat » a été mis en place pour ne pas interrompre le cours. De mon point de vue, le passage en ligne n’induit pas de grands changements. Par contre, cela demande davantage de concentration, d’autant que j’ai la sensation d’avoir retrouvé un cadre de vacances en famille. Nous sommes libres et autonomes, plus facilement tentés par d’autres activités ! Alors que l’année scolaire n’est pas complètement terminée, il faut garder un état d’esprit propice au travail. L’objectif est de réussir à bien délimiter les temps pour le travail et la détente.
Quels sont vos projets professionnels ?
J’ai la chance d’avoir obtenu une offre, dès janvier, pour un stage de fin d’étude en fusions-acquisitions chez Morgan Stanley à Londres. Il débutera mi-septembre pour une durée de 4 mois. Cela me rassure d’avoir sécurisé cette opportunité bien avant le début de la crise. J’espère cependant que les mesures adoptées post-crise n’auront pas d’impact sur le bon déroulement du stage et les perspectives d’embauche par la suite. Les recherches de stages et de CDI ne sont pas évidentes en ce moment car les entreprises ont très peu de visibilité. Nombre d’entre elles ont même provisoirement gelé les processus de recrutement.
Cette crise va-t-elle avoir un impact sur la société ? Pensez-vous qu’il y aura un avant et un après ?
C’est une question complexe. En effet, on entend beaucoup dire que rien ne sera plus comme avant. Certes, un état des lieux sera établi pour analyser la bonne (ou moins bonne) gestion de crise des gouvernements. Des décisions seront inévitablement prises et les entreprises adopteront probablement de nouvelles méthodes de travail. Je pense notamment à la démocratisation du télétravail, désormais largement répandu dans les entreprises pour répondre aux contraintes du confinement. Mais en définitive, je ne suis pas certain que la crise ait un impact si fort sur la façon dont fonctionne notre société. Entre le discours tenu pendant une crise – dont l’objectif est de rassurer – et les mesures réellement adoptées, on observe souvent un décalage.