Parcours de champions - L'entrepreneur persévérant
Après une solide formation d’ingénieur et une passion précoce pour le secteur de l’aviation, Maxime Meijers se lance dans l’aventure entrepreneuriale en confondant Estuaire, une startup incubée au sein du réseau d’incubateurs EDHEC Entrepreneurs à STATION F. Accompagné de son frère Nicolas, Maxime tente de transformer le secteur en le rendant plus durable grâce à un regard visionnaire et de fortes convictions. Bienvenue à bord de son quotidien gravitant à plus de 10 000 mètres d’altitude.
Entrepreneurs et pilotes de voltige aérienne réalisent chacun bien plus que de belles acrobaties techniques. Dans une série spéciale “Parcours de champions”, nous célébrons ceux qui osent rêver grand et créent avec passion, discipline, résilience et détermination. Découvrez ces champions qui façonnent l'avenir et composent notre communauté d'EDHEC Entrepreneurs !
Une passion vers une seule destination
Né à Toulouse, capitale mondiale de l’aéronautique, Maxime Meijers évolue dès le plus jeune âge dans un écosystème fortement marqué par l’aviation. Ses parents eux-mêmes sont employés par Airbus justifiant une forme d’“attachement familial au secteur” chez leurs enfants. Très vite, le jeune Maxime se découvre une passion pour le secteur se rêvant tour à tour pilote ou astronaute. Il passe son brevet d’initiation à l’aéronautique et débute en classe de seconde des cours de pilotage. “J’aimais la prise de hauteur ! Quand tu vas voler, tu comprends mieux le monde dans lequel tu vis”.
Son intérêt pour les Lego, puis la technique le dirige peu à peu vers des études d’ingénieurs qu’il souhaite par la suite rattacher à sa passion pour l’aviation. Après un stage de recherche aux Etats-Unis sur le potentiel de l’hydrogène à devenir le nouveau fuel de l’aviation, Maxime entame un début de carrière au sein d’un cabinet de conseil en aéronautique.
Son parcours est intensément teinté par ce secteur dont il ne s’éloignera jamais. Au sein des locaux d’Airbus à Munich, qu’il rejoint deux ans plus tard, Maxime commence à travailler sur un projet d’avion électrique et à étudier plus fortement l’impact du secteur sur l’environnement : “Tu regardes l’impact de la construction [d’un avion], celui durant sa vie opérationnelle, que cela soit d’un point de vue climatique, sur la biodiversité ou sur la santé humaine.”
Porté par sa passion pour l’aviation, Maxime n’a qu’une idée en tête et persévère tel un athlète de haut niveau pour évoluer dans les plus hautes sphères du secteur. Il postule ainsi pour devenir astronaute, une sélection qu’il loupe de justesse mais qui le pousse à démissionner d’Airbus et à se lancer pleinement dans l’entrepreneuriat en fondant Estuaire !
Estuaire, une startup de haute voltige
Persuadés que le secteur de l’aviation ne peut être totalement rayé de la carte, Maxime et son frère, Nicolas Meijers sont tout aussi conscients de sa “calamité” écologique et tentent de “penser un mode de voyage qui soit plus responsable”. Ils cofondent ainsi Estuaire, une plateforme de données permettant aux acteurs de l’aviation de suivre et de réduire leur impact sur le climat de manière efficace, en tenant compte des coûts associés.
Grâce à leur produit de monitoring, Estuaire offre une base de données permettant d’analyser tous les vols des avions commerciaux dans le monde. Des données qui intéressent aussi bien les compagnies aériennes que les constructeurs ou les banquiers qui financent le secteur. Mais avec Estuaire, Maxime et Nicolas cherchent également à apporter une réponse claire face aux effets dit “non CO2” et en particulier les traînées de condensation dégagées par les avions.
Engagés dans cette lutte pour décarboner le secteur de l’aviation, Maxime et son frère suivent de près les rapports du GIEC alertant depuis plus de 20 ans sur les effets non CO2 et constatent enfin une réglementation sur le sujet au niveau européen. Mais ce combat passe aussi par un rôle éducatif “en informant nos clients sur ce qui arrive, en suivant les recommandations et en proposant du contenu open source aux différents acteurs comme certaines de nos données sous forme gratuite et agrégées sur notre site.”
Bien qu’Estuaire constitue aujourd’hui un petit acteur face aux grandes entreprises du secteur de l’aviation, il n’est pas en reste et parvient à obtenir la confiance de clients de plus grande envergure. A l’instar des grands champions, Maxime et Nicolas font partie de ceux qui commencent petit mais à force d’acharnement finissent par convertir leurs efforts en exploits et par être reconnus pour leur travail. “Une de nos plus grande fierté est la confiance de nos clients. Alors certes, nous sommes un peu légitimes quand même, grâce à nos expériences passées. On ne débarque pas de nulle part. Mais c’est vraiment top de se dire que même petit, on peut vraiment changer les choses et avoir un impact.”
“Le travail finit toujours par payer”
Passé par la classe préparatoire, Maxime constate que ce ne sont pas forcément ceux qui avaient des facilités qui réussissent, mais bien “ceux qui ont cravaché, parce qu’ils ont acquis cette mentalité de toujours continuer”. Au quotidien, il met un point d’honneur à appliquer cet état d’esprit dans sa vie professionnelle en ne baissant jamais les bras face aux refus qu’il essuie.
“”Everyday I bounce back”, c’est cette idée de toujours retourner sur le ring et d’y aller !” Mais au-delà de la résilience dont il faut faire preuve en tant qu’entrepreneur, Maxime évoque la nécessité d’être persévérant face aux obstacles. Cette persévérance s’acquière selon lui sur le terrain et trouve sa source dans la conviction profonde qu’il porte à son projet !
“Je pense que c’est plus facile d’entreprendre que d’être sportif de haut niveau, notamment en ce qui concerne les sacrifices et le niveau de résilience nécessaire pour performer aujourd’hui au top niveau. L’entrepreneuriat c’est un job et une aventure humaine certes, mais il y a tout le reste à côté. Pour un athlète, il n’y a que ça.”
C’est à la suite d’une somme d’échecs et d’obstacles que Maxime a appris à forger cette persévérance en prenant du recul et en admettant que de ces écueils il ne fallait “pas en faire une montagne”. Humble et conscient de sa condition, il admet volontiers que si la résilience rapproche entrepreneur et sportif, le parallèle ne peut être poussé à l’excès.
L’entourage rapproché pour triompher
Pour surmonter les montagnes russes de l’entrepreneuriat, Maxime peut ainsi compter sur son cercle familial et ses proches formant une safeplace au sein de laquelle il peut se ressourcer et repartir de plus belle. “On ne le dit pas suffisamment, mais quand tu sais que tu peux toujours compter sur eux, c’est plus facile de partir et d’aller entreprendre, parce que tu sais que tu auras toujours ta base arrière.”
Une base arrière qui est aussi à l’avant scène de son aventure, puisque c’est avec son propre frère Nicolas, que Maxime s’est lancé dans la création d’Estuaire. Bien qu’entreprendre ensemble n’était pas une évidence au démarrage, leur compréhension commune des sujets et leur fusion leur permettent d’appréhender plus rapidement les différents enjeux et de propulser leur projet vers les étoiles. Une proximité de sang et d’esprit qui implique toutefois de ne pas évincer le reste de leur équipe. Tous deux ont ainsi à cœur de les écouter et de les inclure dans les décisions, tout en veillant à ne pas tomber dans “l’excès de bienveillance”.
Finalement, l’humilité et la persévérance qui caractérisent Maxime, le portent sur la première marche des podiums. Convaincu qu’il existe un avenir plus durable pour le secteur de l’aviation, le cofondateur d’Estuaire s’efforce de relever tous les défis afin de développer une solution viable aux côtés de son frère. Une coopération familiale qui lui permet de vivre une aventure riche en rencontres et en apprentissages dans le secteur de ses rêves.
Et s’il a la tête dans les nuages, Maxime Meijers garde bien fermement les pieds sur terre !