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Dirigeants et managers, êtes-vous sûrs de ne pas être des micro-managers ?

Julia Milner , Professor

Dans cet article, initialement publié dans HBR France, Julia Milner, Professeure à l'EDHEC, décortique la notion de micromanagement et sa résurgence en entreprise, sous de nouvelles formes qu'il convient de détecter... pour ne pas pas les pratiquer.

Temps de lecture :
23 fév 2024
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Autrefois, les dirigeants et les managers croyaient qu'ils devaient être omniscients et omnipotents - qu’ils devaient tout savoir et être experts en tout. Ils pensaient qu'ils devaient diriger leurs collaborateurs, même pour les tâches les plus simples. Ce style de leadership est aujourd'hui considéré comme obsolète et même néfaste pour l'entreprise.

 

Les leaders qui souhaitent se distinguer de ce stéréotype adoptent encore eux mêmes, bien souvent, un style de micromanagement. Ils croient qu’ils « coachent » leurs collaborateurs, alors qu’ils ne font que leur dicter ce qu'ils doivent faire. Il reste toutefois possible d’aider ces « micromanagers motivants » à changer de leadership, et à devenir simplement des « managers / leaders motivants », au service de leurs équipes.

 

Pourquoi tant de dirigeants s'accrochent-ils encore au micromanagement ?

Personne ne souhaite être un micro-manager, et pourtant la plupart des salariés en ont déjà fait les frais. Un récent sondage Monster l'a même désigné comme le plus grand signal d'alarme sur le lieu de travail. Selon cette enquête, le micromanagement est pire aux yeux des collaborateurs que les horaires de travail non flexibles, ou les réunions inutiles.

Les dirigeants doivent s'interroger sur le micromanagement. Ils ne peuvent plus ignorer ce problème, en pensant que cela ne les concerne pas, et doivent se familiariser avec les nouvelles formes qu’il peut prendre. De leur côté, les DRH doivent en faire une priorité de leur action, et investir dans la formation de leurs managers comme de leurs propres dirigeants — notamment via le coaching de leadership.

 

Les conséquences du micromanagement

Le micromanagement est une approche qui consiste à contrôler de manière excessive le travail des subordonnés. Ce style de management vise à améliorer les performances, mais il repose sur l'idée que le manager sait mieux que ses collaborateurs comment effectuer les tâches. En d'autres termes, le micromanager pense que « si vous le faites à ma façon, le résultat sera meilleur » (« Micromanagement in clinical supervision: a scoping review », de Jihyun Lee, Solmoe Ahn, Marcus Henning, Monica van de Ridder et Vijay Rajput, BMC Med Educ, 2023).

 

Toutefois, le micromanagement, loin d'améliorer les performances, a l'effet inverse. Il nuit au bien-être des collaborateurs et perturbe le bon fonctionnement de l'organisation. Ainsi, toute la bienveillance et l'attention au bien-être des collaborateurs du monde ne suffisent pas à contrebalancer ses effets négatifs sur la productivité (« What is wrong with micromanagement: economic view », de Sean R. Aguilar et Olga Kosheleva, Asian Journal of Economics and Banking, 2021)...

 

Pour lire cet article dans son intégralité : rendez-vous directement sur hbrfrance.fr