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Avoir confiance en son leadership : comment s'affirmer avec assurance

Julia Milner , Professor

Dans cet article, initialement publié dans Harvard Business Review France, Julia Milner, Professeure à l'EDHEC, détaille le rôle que peuvent jouer l'empathie et l'assurance dans l'exercice du leadership, et les pièges à éviter !

Temps de lecture :
27 Aoû 2024
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Quand on aborde le sujet de l'empathie au travail avec des dirigeants ou des managers, certains expriment la peur de sembler vulnérables ou pensent que montrer ses émotions et faire preuve de bienveillance est un signe de faiblesse. Il est vrai qu'en tant que leader, il est important de dégager de l'assurance. Cependant, être capable de montrer sa vulnérabilité, d'être empathique et de partager son cheminement personnel est en réalité la marque d'un leadership fort (« The Power of Humility in Leadership : Influencing as a Role Model », de Franziska Frank, Taylor & Francis, 2023).

 

Au quotidien, certaines habitudes de communication peuvent réduire l'impact de ce que nous exprimons. Les leaders cherchent parfois à faire preuve de gentillesse, à éviter d'être trop autoritaires et adaptent leurs interactions en conséquence, mais l'effet produit n'est pas celui escompté. Dans ce cas, les managers et les dirigeants doivent identifier les pièges les plus fréquents qui peuvent miner la confiance, et dans lesquels il est facile de tomber.

 

Il y a une différence entre se sentir confiant dans son rôle de leader et donner l'impression d'être sûr de soi. Idéalement, ces deux aspects devraient coïncider, mais ce n'est pas toujours le cas. Développer de la confiance en soi dans une position de leadership peut demander du temps, et c'est tout à fait normal. Toutefois, attendre d'avoir une assurance totale avant de passer à l'action risque de vous freiner dans vos initiatives et de vous empêcher de gagner en confiance au fur et à mesure de vos expériences (« Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée », de Daniel Kahneman, Flammarion, 2012).

Parfois, le simple fait de passer à l'action crée une dynamique positive. La confiance en soi est aussi une compétence que l'on peut travailler et développer avec la pratique. L'objectif n'est pas de devenir un acteur talentueux, mais plutôt de rester authentique et fidèle à soi-même. Il reste toutefois important d'identifier les éléments (mentionnés ci-dessous) qui pourraient nuire à votre confiance en vous.

 

Le piège des excuses

Les dirigeants et les managers ont souvent tendance à s'excuser, même lorsque cela n'est pas nécessaire. En réalité, ils cherchent souvent à exprimer leur gratitude envers autrui pour sa compréhension. Il faut se poser la question suivante : des excuses sont-elles vraiment indispensables dans cette situation, ou serait-il plus approprié de témoigner sa reconnaissance ?

 

Les leaders ont généralement un emploi du temps chargé, ce qui peut les amener à répondre aux demandes plus tard que prévu. Dans de tels cas, il est courant d'avoir recours à des formules d'excuses telles que « Désolé… », « Pardon », ou encore « Excuse-moi ». Une approche bien plus pertinente et efficace consiste plutôt à remercier les autres pour leur compréhension, en utilisant des phrases comme « Merci pour votre patience » ou « Merci pour… ».

 

Le piège des excuses est fréquent dans la communication orale et écrite, notamment dans les e-mails et les messages instantanés où l'on retrouve souvent des « Désolé » inutiles. Il est ainsi préférable pour les dirigeants et les managers de privilégier l'expression de leur gratitude plutôt que de s'excuser systématiquement, afin de valoriser la compréhension et la patience de leurs interlocuteurs.

 

En outre, présenter des excuses sincères et authentiques lorsqu'une erreur a été commise est un véritable défi. S'excuser de manière appropriée est primordial - les dirigeants et les organisations doivent donc s'améliorer pour exprimer des excuses sincères quand les choses ont mal tourné. Cependant, attention à ne pas tomber dans le piège des excuses excessives ou inutiles

 

Adam D. Galinsky, psychologue social américain, et Maurice E. Schweitzer et Alison Wood Brooks, chercheurs et professeurs de management à la Wharton School of Business, soulignent l'importance pour les organisations et leurs dirigeants de maîtriser l'art de présenter des excuses sincères et efficaces lorsque cela est nécessaire et justifié. Cela implique de reconnaître ses erreurs, d'assumer ses responsabilités et de proposer des solutions pour remédier aux problèmes causés (« The Organizational Apology : A Step-by-Step Guide », Harvard Business Review, 2015).

 

Attention, donc, à ne pas tomber dans le piège des excuses. Pour gagner en assurance, il est avant tout nécessaire de cesser de s'excuser inutilement.

 

Le piège de l'adoucissant

L'assouplissant peut rendre les vêtements plus doux, mais dans notre communication quotidienne, attention à ne pas tomber dans ce piège. L'utilisation excessive d'expressions telles que « un peu », « peut-être » et « probablement » peut affaiblir nos arguments et diminuer la portée de nos idées. Il ne s'agit pas d'adopter une attitude arrogante en affirmant détenir « la meilleure idée de tous les temps », mais plutôt de s'exprimer avec assurance et conviction.

 

Pour éviter le piège de l’adoucissant, une bonne technique consiste à demander l'avis d'un ami ou d'un collègue proche. Cette personne pourra vous observer et, si nécessaire, compter le nombre d’adoucissants qui se glissent dans votre discours. Une autre méthode consiste à s'enregistrer lors de la préparation d'une présentation ou d'une intervention en équipe. Cela vous permettra d'être attentif à l'emploi des adoucissants et de repérer les situations dans lesquelles vous y avez recours...

 

Pour lire la suite de cet article, rendez-vous sur hbrfrance.fr

 

Photo de Zdeněk Macháček sur Unsplash

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