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Réseaux sociaux d'entreprise : et si vous encouragiez vos salariés à jouer ?

Mohamed Hédi Charki , Professor

Dans cet article, initialement publié dans Harvard Business Review France, Mohamed Hédi Charki, Professeur à l'EDHEC, analyse l'écart entre l'adoption croissante de réseaux sociaux internes par les entreprises et l'engagement constaté des salariés. Comment faire ? L'approche par le jeu est, selon l'auteur, une piste intéressante...

Temps de lecture :
23 jan 2025
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Revenons plusieurs années en arrière et rappelons-nous l'émergence des réseaux sociaux publics comme Facebook dans nos vies. À l'époque, les managers ne voyaient pas d'un bon œil ces nouveaux environnements numériques, accusés d'avoir des effets potentiellement néfastes sur la productivité et la performance des collaborateurs sur leur lieu de travail (« Users of the world, unite! The challenges and opportunities of Social Media », d'Andreas M. Kaplan et Michael Haenlein, Business Horizons, 2010).

 

Depuis, la donne a changé. Les entreprises se sont massivement approprié les réseaux sociaux grâce à des plateformes collaboratives destinées exclusivement à l'usage de leurs salariés. Similaires aux réseaux sociaux publics, ces réseaux sociaux d'entreprise sont des plateformes numériques permettant à chaque employé de créer, diffuser, partager et échanger des informations dans une variété de formats et avec de multiples communautés (« Social media and their affordances for organizing: A review and agenda for research », de Paul M. Leonardi et Emmanuelle Vaast, Academy of Management Annals, 2017).

 

Une adoption massive mais des bénéfices mitigés

Ainsi, plusieurs réseaux sociaux d'entreprise ont émergé, tels que Slack, Teams, Chatter de Salesforce, et Jive. Les statistiques d'utilisation sont impressionnantes, avec des records atteignant 42,7 millions d'utilisateurs pour Slack et 300 millions pour Microsoft Teams.

Toutefois, l'utilisation du réseau social d'entreprise ne rime pas nécessairement avec tous les mots « jargons » qui font plaisir à entendre comme le partage de la connaissance, la collaboration entre salariés dispersés géographiquement ou encore le décloisonnement des barrières hiérarchiques, métiers et fonctionnelles. Une étude de McKinsey Global Institute en 2012 prédisait que l'utilisation des réseaux sociaux d'entreprise au sein des grandes entreprises pourrait contribuer jusqu'à 1,3 billion de dollars par an rien que pour l'économie américaine, et mettait en avant que l’essentiel de ce potentiel provient de la collaboration au sein de l’organisation à travers des utilisateurs qui partagent leurs connaissances métiers avec leurs collègues.

Toutefois, ceci est loin d’être une réalité pour plusieurs entreprises dont les réseaux sociaux d'entreprise sont désertés, peu utilisés ou ne génèrent pas les bénéfices prévusThe social media revolution: Sharing and learning in the age of leaky knowledge », de Paul M. Leonardi, Information and Organization, 2017).

 

L'engagement des collaborateurs sur les réseaux sociaux d'entreprise, un défi managérial

La question de l'engagement des collaborateurs sur les réseaux sociaux d'entreprise se pose aux managers. L'idée serait de faire du réseau social d'entreprise un environnement où les salariés partagent leurs connaissances et expériences sur des thèmes qui les passionnent personnellement, indépendamment de leur travail (« Bridging the gap between work- and nonwork-related knowledge contributions on enterprise social media: The role of the employee–employer relationship », de Nabila Boukef, Mohamed-Hédi Charki et Myriam Cheikh-Ammar, Information Systems Journal, 2024).

Par exemple, le réseau social d'entreprise deviendrait un terrain de jeu où les salariés partageraient des conseils sur la récupération après un semi-marathon, les bienfaits d'une alimentation anti-inflammatoire ou la préparation physique et mentale à un triathlon...

 

Pour lire cet article dans son intégralité, rendez-vous sur hbrfrance.org

 

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